


This article examines historical myths focused on Sayrām, a small town in the south of present-day Kazakstan, as a case study of indigenous conceptions of communal identity in pre-Soviet Central Asia. Mais elles montrent également l'importance capitale de la définition par la religion des identités locales et régionales, au sein de la population sédentaire d'Asie centrale, avant les changements induits par la conquête russe, l'établissement du pouvoir soviétique et la formulation des nouvelles identités « nationales » qui perdurent aujourd'hui. Ces ouvrages, compilés vraisemblablement au XVIII e siècle et répandus très largement dans la seconde moitié du XIX e siècle, reflètent souvent d'anciennes traditions narratives évocatrices du rôle de Sayrām au début de l'islamisation de l'Asie centrale. Elles offrent une vision de la participation de cette ville à un cadre historique déterminé par l'hommage sanctificateur du Prophète Muhammad à Sayrām, et une affirmation de la présence continue et de la protection, à travers leurs mausolées, d'une multitude de saints musulmans (comprenant aussi bien des personnages purement locaux que d'autres bien connus dans le folklore islamique). Ces traditions sont conservées dans un ensemble de travaux en turc, sous le titre générique de « Histoire de Sayrām », qui combine une « histoire sacrée » de la ville avec une « géographie sacrée » sous la forme d'un catalogue de mausolées locaux ces deux composantes situent ainsi Sayrām à la fois dans le temps et dans l'espace, à l'intérieur d'un univers sacré défini en tant qu'islamique.

Cet article étudie les mythes historiques concernant Sayrām, une petite ville du sud de l'actuel Kazakhstan, cas exemplaire de concepts indigènes d'identité communautaire en Asie centrale pré-soviétique.
